2020-2025 : un premier bilan

La deuxième stratégie nationale de l’hydrogène décarboné s’appuie sur un bilan de l’action mise en œuvre au cours des dernières années. Dans un contexte de maturation technico-économique plus longue qu’espéré, environ 150 projets (notamment avec le plan d’investissement France 2030) ont été soutenus depuis 2020, pour de « premiers résultats encourageants ». Avec une perspective : la création de 8 000 emplois directs d’ici 2030 liée à l’installation d’usines de production d’hydrogène.

Lancé en octobre 2020, l’appel à projets « écosystèmes territoriaux » a permis d’accompagner 46 projets d’écosystèmes axés autour de la mobilité hydrogène (production d’hydrogène, distribution, véhicules consommateurs). Le programme « Projets importants d’intérêt européen commun » (PIIEC), dans son volet production d’hydrogène, devrait, lui, se traduire par le déploiement de six projets précurseurs de « production massive d’hydrogène » pour des usages industriels (chimie, ammoniac, raffinage, etc.) à Fos-Sur-Mer, le Havre-Estuaire de la Seine ou encore dans la « Vallée de la Chimie » à Lyon.

De nouvelles mesures

La nouvelle stratégie hydrogène a été pensée pour intégrer plusieurs évolutions significatives qui sont intervenues depuis 2020 :

  • la durée de maturation technico-économique ;
  • la mise en œuvre de plans conséquents à l’international (États-Unis, Chine, Japon, Corée, zone MENA, Amérique du Sud) en faveur de la production d’hydrogène ou de ses dérivés ;
  • l’adoption du paquet européen climat « Fit For 55 ».

Dans ce contexte, « la production d’hydrogène décarboné par l’électrolyse sera essentielle pour l’industrie et le secteur des transports lourds non-routiers (aérien et maritime) ». Mais, prévient le document : il conviendra d’avancer de manière progressive.

Parmi les principales dispositions annoncées :

  • l’adoption d’un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène bas-carbone de 4 milliards d’euros pour sécuriser sur quinze ans la compétitivité de l’hydrogène bas-carbone par rapport à l’hydrogène fossile ;
  • le lissage des objectifs d’installation d’électrolyse sur le territoire sur le temps long, avec jusqu’à 4,5 gigawatts visés pour 2030 (contre 6,6 GW initialement prévus) et un nouvel objectif de 8 gigawatts installés en 2035 ;
  • l’annonce d’un nouvel appel à projets pour le déploiement des véhicules utilitaires hydrogène, destiné à encourager le développement technologique de piles à combustible et des réservoirs ;
  • des mesures de soutien aux études de projets de carburants de synthèse, afin de faire émerger d’ici 5 ans de premières productions industrielles de carburants de synthèse pour l’aérien et le maritime.

Les trois points clés à retenir

  • Un budget de 9 milliards d’euros pour la Stratégie hydrogène 2030, recentrée sur l’industrie et les mobilités lourdes face à un déploiement plus lent que prévu.
  • Un bilan globalement positif depuis 2020 avec 150 projets soutenus, dont 46 écosystèmes de mobilité et six grands sites de production industrielle.
  • L’annonce de nouvelles mesures : 4 milliards € sur 15 ans pour la compétitivité, objectifs d’électrolyse revus à 4,5 GW d’ici 2030, et soutiens aux véhicules utilitaires et carburants de synthèse.