Un marché dominé par les services de proximité
Le baromètre de la DGE démontre la prédominance des services dans les transmissions d’entreprises. Le secteur de l’hôtellerie-café-restauration représente 29 % des opérations en 2024, suivi du commerce avec 28 % des cessions. Cette concentration reflète l’importance de ces secteurs dans l’économie française et leur taux de renouvellement élevé.
Les entreprises concernées sont majoritairement de petite taille : 86 % d’entre elles comptent moins de 10 salariés en 2023. Néanmoins, la part des entreprises de 10 salariés et plus dans les transmissions progresse, passant de 10 % en 2012 à 14 % en 2023.
Les cessions aux prix les plus élevés sont celles des pharmacies avec un prix médian à plus de 1 million d’euros en 2024.
Des enjeux territoriaux marqués
La géographie des transmissions révèle une forte concentration dans l’Ouest de la France, où la Bretagne, la Normandie et le sud du Massif central affichent les taux de cession les plus élevés. À l’inverse, les zones proches des métropoles de Bordeaux, Paris, Nice et Toulouse présentent des taux plus faibles, suggérant des dynamiques économiques différenciées selon les territoires.
Cette répartition géographique soulève des questions d’équité territoriale, particulièrement dans les départements ruraux où la difficulté à trouver des repreneurs peut conduire à la disparition d’entreprises importantes pour l’activité économique locale.
Le défi du vieillissement des dirigeants
L’étude met en lumière un enjeu démographique majeur : environ 500 000 dirigeants d’entreprises sont susceptibles de prendre leur retraite d’ici à 2030. Les secteurs de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale concentrent 24 % de ces dirigeants âgés, suivis par le commerce (22 %) et les services aux entreprises (18 %). Cette situation génère une pression temporelle importante sur le marché des transmissions.
Des perspectives économiques favorables
Les entreprises transmises présentent des perspectives plus favorables que les créations ex nihilo. Leur taux de pérennité à trois ans atteint 85,5 % contre 81,4 % pour les créations. Cette performance peut s’expliquer par l’existence d’une clientèle établie, de savoir-faire éprouvés et d’une structure organisationnelle déjà constituée.
L’analyse révèle également que les entreprises ayant à leur tête des dirigeants de moins de 60 ans affichent des taux d’investissement plus élevés (12 % contre 8 à 9 % pour les plus de 60 ans).
Un arsenal de dispositifs publics
Face à ces enjeux, les pouvoirs publics ont développé un écosystème complet d’accompagnement. La garantie transmission de Bpifrance facilite l’accès au financement, tandis que les prêts d’honneur d’Initiative France et du Réseau Entreprendre apportent des solutions de financement complémentaires.
Les plateformes de mise en relation, comme la bourse de la transmission Bpifrance (49 000 annonces en juin 2025) et la plateforme TransEntreprise (6 487 entreprises à reprendre le 25 juin 2025), améliorent l’appariement entre cédants et repreneurs.
Les trois points clés à retenir
- Après un creux à 32 000 opérations en 2020, le marché des transmissions a rebondi à 37 000 transmissions en 2024.
- Environ 500 000 dirigeants vont partir à la retraite d’ici à 2030, ce qui constitue un enjeu démographique majeur.
- Les dispositifs publics et territoriaux offrent un soutien aux repreneurs, de la garantie transmission de Bpifrance aux plateformes de mise en relation, en passant par l’accompagnement des CCI et des réseaux spécialisés.