Les défaillances d’entreprises font partie « du tissu économique français », rappelle Bpifance Le Lab.
Depuis 2000, 52 000 sociétés en moyenne ferment chaque année. En 2024, 66 000 ont été concernées par une défaillance.
En outre, l’étude révèle que 72 % des chefs d’entreprise qui n’ont jamais connu de procédure collective ont déjà rencontré des difficultés financières. La moitié des dirigeants interrogés ont ainsi déjà enregistré un résultat négatif, tandis qu’il est arrivé à 13 % d’entre eux de ne pas réussir à honorer des factures fournisseurs. 3 % se sont déjà trouvés dans l’impossibilité de verser des salaires.
Les freins à l’anticipation des difficultés
Selon l’enquête, les dirigeants tardent à activer les dispositifs de prévention existants pour plusieurs raisons. L’optimisme et la ténacité entrepreneuriale conduisent certains à nier les difficultés et à refuser l’aide extérieure. L’échec demeure, par ailleurs, un sujet tabou dans l’environnement entrepreneurial français, alimentant la peur du dépôt de bilan.
Cette perception négative est particulièrement marquée chez les dirigeants qui n’ont jamais vécu de procédure collective : 77 % d’entre eux considèrent que l’échec résulte d’erreurs de gestion. La proportion chute à 53 % chez ceux ayant traversé une telle épreuve, qui reconnaissent davantage le rôle des facteurs externes (crise économique, conjoncture, défaillance de partenaires).
La méconnaissance des instances, acteurs et dispositifs d’accompagnement constitue également un obstacle majeur. Le tribunal de commerce est souvent perçu comme un lieu de sanction.
Les conséquences de l’échec sur la vie personnelle des dirigeants
Les répercussions de l’échec entrepreneurial dépassent le cadre professionnel. Parmi les chefs d’entreprise en procédures amiables et collectives, 76 % déclarent un état d’épuisement alors que 34 % rapportent des troubles anxieux et dépressifs. 12 % ont connu une séparation ou un divorce et 7 % ont dû déménager.
Le rebond après l’échec
Malgré ces obstacles, 75 % des dirigeants qui ont traversé une procédure collective considèrent que l’échec représente une opportunité d’apprentissage. L’épreuve permet, par ailleurs, aux dirigeants d’acquérir de nouvelles compétences : professionnalisation de la gestion, meilleure maîtrise des outils financiers et juridiques, capacité à anticiper les risques et meilleure connaissance des dispositifs d’aide.
Les trois points clés à retenir
- Les difficultés financières sont une réalité pour de nombreux chefs d’entreprise : 72 % des dirigeants n’ayant jamais connu de procédure collective ont déjà été confrontés à des problèmes de trésorerie, de marges ou de paiement.
- L’échec entrepreneurial a des répercussions majeures sur la vie personnelle des dirigeants : 76 % d’entre eux connaissent un état d’épuisement et 34 % souffrent de troubles anxieux ou dépressifs.
- Malgré ces obstacles, 75 % des dirigeants ayant traversé une procédure collective considèrent que l’échec représente une opportunité d’apprentissage, qui leur permet d’acquérir de nouvelles compétences.