Le plan s’articule autour de cinq piliers complémentaires visant à renforcer l’écosystème européen de l’IA.
1. Mettre en place une infrastructure à grande échelle pour le calcul et les données
L’Europe prévoit de renforcer son infrastructure grâce à un réseau de « fabriques d’IA », déployées autour des supercalculateurs européens. Treize fabriques sont déjà opérationnelles, et l’initiative prévoit également la création de « gigafabriques d’IA » – des installations de grande envergure équipées d’environ 100 000 puces d’IA avancées, soit quatre fois plus que les fabriques actuelles.
Pour cela, l’instrument InvestAI mobilisera 20 milliards d’euros d’investissements pour créer jusqu’à cinq gigafabriques d’IA dans l’UE, s’inscrivant dans une initiative plus large visant à mobiliser 200 milliards d’euros d’investissements dans le secteur de l’IA à travers l’Europe.
La CE proposera également un acte législatif sur le développement du cloud computing, visant à tripler la capacité des centres de données de l’UE au cours des cinq à sept prochaines années, en priorisant des solutions « hautement durables ».
2. Améliorer l’accès à de gros volumes de données de grande qualité
Le plan prévoit la création de « laboratoires de données » chargés de rassembler et d’organiser d’importants volumes d’informations provenant de différentes sources dans les fabriques d’IA. Une stratégie globale pour une union européenne des données devrait être lancée dans l’année.
3. Développer des algorithmes et promouvoir l’adoption de l’IA
Face au constat que seulement 13,5 % des entreprises européennes utilisent l’IA, la Commission lancera prochainement une stratégie pour l’application de l’IA afin de mettre au point des solutions sur mesure et stimuler leur utilisation dans les secteurs public et privé stratégiques. Les infrastructures européennes d’innovation, notamment les fabriques d’IA et les pôles européens d’innovation numérique (EDIH), joueront un rôle crucial dans cette démarche.
4. Renforcer les compétences et les talents en matière d’IA
Pour répondre à la demande croissante d’experts, la Commission facilitera le recrutement international de spécialistes hautement qualifiés via des initiatives comme le réservoir européen de talents, l’action Marie Skłodowska-Curie (MSCA Choose Europe) et des programmes de bourses proposés par la future académie des compétences en matière d’IA (AI Skills Academy). Ces actions visent à attirer les meilleurs chercheurs européens.
5. Simplifier la réglementation
Le règlement sur l’IA (AI Act), entré en vigueur le 1er août 2024, vise à renforcer la confiance des citoyens dans la technologie tout en apportant aux investisseurs et entrepreneurs la sécurité juridique nécessaire. La Commission lancera également un service d’assistance dédié pour aider les entreprises à se conformer à cette nouvelle réglementation.
Les trois points clés à retenir
- L’initiative InvestAI mobilisera 20 milliards d’euros pour les gigafabriques d’IA, démontrant l’ambition de l’UE de rattraper les leaders mondiaux.
- Le plan d’action couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de l’IA, des infrastructures aux talents en passant par les données et la réglementation, créant un écosystème complet favorable à l’innovation.
- Alors que seules 13,5 % des entreprises européennes ont déjà adopté l’IA, la Commission met l’accent sur l’application pratique et le déploiement de ces technologies dans les secteurs stratégiques de l’économie.